Des appels, des sms pour vous proposer une formation en vous demandant votre numéro de sécurité sociale ou des informations personnelles ? et cela plusieurs fois par jour ? Ça s’appelle une arnaque au CPF. Un point sur les différentes stratégies utilisées par les escrocs, afin d’éviter de vous faire pirater.
Le CPF c’est quoi ?
C’est est un dispositif qui permet aux salariés et aux chômeurs de se former tout au long de leur carrière. Ce compte est crédité par l’employeur de 500 à 800€ par an. Une somme qui peut se cumuler d’année en année, pour atteindre un montant pouvant aller jusqu’à 5000 €. Une grosse somme d’argent et par conséquent la nouvelle cible des arnaqueurs.
Seulement 6 mois après la mise en place du dispositif CPF, on a vu arriver les premières victimes de l’arnaque. Elles s’étaient faites pirater et vider leurs comptes personnels de formation par des escrocs qui avaient réussi à leu soutirer des informations personnelles leur permettant de siphonner le montant de leurs droits à la formation.
Les principales stratégies des escrocs
La première stratégie des pirates, c’est d’essayer de vous soutirer votre numéro de sécurité sociale : munis de ce sésame, ils créent un compte avec vos infos et un email qui leur appartient. Ils ont ensuite tout loisir de détourner le montant de vos droits formation sans même que vous le sachiez.
Un peu moins subtile, mais encore constaté pas de nombreuses personnes lésées : le pirate vous demande vos codes d’accès à votre compte CPF, pour soi disant vous guider dans la constitution de votre dossier formation. Imaginez ce que le pirate peut faire, une fois qu’il a vos codes…
Mais les fraudeurs ne cessent de se perfectionner : maintenant, lorsqu’ils vous appellent, ils ne vous demandent plus vos codes, mais vous proposent plutôt de choisir une formation. Ils le font de manière très astucieuse : ils vont essayer d’accompagner la victime a commander, en la guidant et la rassurant au téléphone, et en lui faisant croire qu’elle va perdre ses droits si elle ne choisit pas la formation tout de suite. Evidemment, formation commandée l’est auprès d’un organisme de formation malhonnête et complice du pirate. Bien souvent, la soi-disant formation consistera en des vidéos à regarder tout seul, sans formateur, voire pire, une présentation powerpoint vendue parfois jusqu’à 2000 €, ou…. rien du tout !
Nous avons rencontré nous mêmes plusieurs personnes ayant été victimes de ce type de scénario : la dernière en date avait payé 1600 € une série de tutoriels vidéos, sans aucun accompagnement pédagogique.
Comment faire pour ne pas se faire avoir par un faux centre de formation ?
- Il est rare qu’un centre de formation démarche directement le client. De plus, l’escroc va probablement vouloir créer le compte de formation à votre place.
- La demande d’informations personnelles est un signe suspect.
- Si votre interlocuteur essaye de façon trop appuyée de vous guider vers une formation spécifique, ce n’est pas normal. C’est votre projet qui doit primer, pas celui de l’organisme !
- Il n’y a pas de date limite pour l’utilisation de vos droits CPF ! Vous pouvez les dépenser jusqu’à votre retraite !
- Une bonne formation doit toujours de faire en présence d’un formateur qualifié, que ce soit en présentiel ou à distance : soyez exigeants sur la durée réelle de la formation, et faites vous préciser explicitement qui sera le formateur, ses qualifications et combien d’heures de formation seront réellement effectuées en présence du formateur.
- Enfin, vérifier toujours la disponibilité de la formation directement sur le site officiel du CPF.
Que faire en cas de piratage de votre compte CPF ?
In fine, le CPF n’est pas la seule escroquerie en vogue en ce moment. Soyez vigilants, et si cela vous arrive, il est important de le signaler directement sur le site “Mon compte formation".
Renseignez alors le formulaire et joignez-le impérativement à votre demande en envoyant un courriel à l’adresse suivante : [email protected].
Changez immédiatement votre mot de passe, et conservez toutes les preuves pour pouvoir déposer plainte.